Tango, je danse pour toi Tango
Tango, Tango
Toi seul me fais autant rêver.
Lorsque certains me conseilleraient d’arrêter de te danser
Je ne cesse de murmurer ces simples mots « tango … tango… ».
Pour moi, qu’y a t-il de plus beau
Que, de tes airs, m’enivrer ?
Et cette ivresse, dans mon délire, la savourer, m’y abandonner
Même si cela pouvait m’emmener derrière des barreaux (1).
Oui, contraint, parce que prisonnier de quelque bourreau,
Ce dernier ne pourra m’empêcher,
Avec ma cavalière, de virevolter ou même de musarder.
Parce que, même sans bouger, tu me danses Tango.
Depuis quelques minutes, sur le bureau,
Les clefs de cette solitude, je les ai laissées.
Je me retrouve à l’air libre, avec d’autres tangueros qui pouvaient hésiter
Allaient-ils s’affranchir de certaines règles du tango ?
Quelles règles ? Mais danser en plein air et en l’air !
On les voit tenir leurs cavalières, si serrées et enlacées…
Auraient-ils peur de les voir s’échapper ?
Imagine : s’ils dansaient seuls, de quoi auraient-ils l’air ?
Car à présent ils ne dansent plus sur terre ;
Ensemble, ils ont désormais une telle légèreté
Que les cheveux et robes de cavalières semblent s’évaporer.
Moi, les regardant faire, imagines-tu alors dans quel état j’erre ?
Ne les vois-tu pas comme aspirés par ces nuages…Que vont ils y faire ?
Voudraient-ils à nos regards se cacher
Pour y inventer quelque nouveau ballet ?
Crois-tu que cette évasion momentanée leur soit salutaire ?
Mon ami, le tango permet cette magie extraordinaire,
Il t’invite à t’échapper de ton ordinaire :
Jeune, tu le danses appliqué. Centenaire ou presque, tu veux t’extraire
De ton quotidien … C’est pour cela qu’il est si populaire.
Tango, Tango
Toi seul me permets autant de rêver.
Et même lorsque certains s’arrêtent de te danser,
Je ne cesse de murmurer ces simples mots : » tango…tango… »
(1) Ivresse sur la voie publique ?
Cecilia-Maria Da La Roca